Quʼest-ce que le waswas ?

Plongée dans le monde obscure du waswas

La nuit recouvre la ville de Mekkah, la sainte Mecque, mêlant la clameur intemporelle du pèlerinage avec le silence quiétant de simplicité. Les fidèles poursuivent leurs actes de dévotion en ce mois de Ramadan. Au milieu de toute cette fébrilité religieuse, une question se dessine : qu’est-ce que le waswas ?

Au cœur de l’islam, le mot « waswas » évoque un sentiment d’angoisse, une souffrance psychologique fréquemment rencontrée mais peu souvent discutée. Comprendre le waswas, c’est plonger dans l’immensité de la psyché musulmane…

Waswas : une voix dissidente

On raconte dans les cercles savants que le mot waswas, dans sa plus simple expression, fait référence aux pensées intrusives, obsessionnelles ou anxiogènes, qui peuvent troubler les croyants dans leur foi. Elles émanent d’un susurrement, d’une petite voix qui sème la confusion et remet en question les certitudes.

Imaginez-vous debout devant la Kaaba, le vent du désert caressant votre visage. Vous êtes en plein rituel de dévotion religieuse quand, tout à coup, une pensée trouble cette sérénité. Des doutes émergent subrepticement sur la nature de votre foi, la légitimité de vos rituels ou la sincérité de votre piété. C’est précisément à cela que renvoit le waswas.

Quand le waswas devient un défi de la foi musulmane

Au-delà de l’interférence avec l’acte d’adoration, le waswas peut devenir une véritable épreuve spirituelle dans la vie des musulmans. Les penseurs islamiques analysent ces chuchotements comme une mise à l’épreuve de leur foi, une sorte de combat intérieur, une “Jihad al-nafs”, combat de l’âme en arabe.

Pour certains, cela peut aller jusqu’à un mal être quotidien, les empêchant de pratiquer leur religion de manière paisible. C’est ici que le waswas prend une tournure, non plus uniquement spirituelle, mais aussi psychologique, semblable à des troubles obsessionnels compulsifs.

Cette voix dans le Coran

Le Coran lui-même aborde la question du waswas. Dans la 114ème et dernière sourate de ce livre sacré, Al-Nas, Dieu nomme ces pensées intrusives et le diable qui les suscite : Al-Waswas al-Khannas, le « susurreur qui se retire ».

L’apparition même de ce terme dans le Coran montre, non seulement l’importance du phénomène, mais aussi la reconnaissance de la lutte intérieure que tout croyant peut être amené à partager.

La guérison par la foi

Dans cette quête pour surmonter le waswas, il est étonnant de constater que la solution peut aussi résider dans la foi. De nombreux hadiths et commentateurs musulmans suggèrent que la répétition de certaines prières ou incantations peut aider à contrer ces pensées perturbatrices.

En fin de compte, comme toutes les grandes traditions spirituelles, l’islam propose des remèdes pour guérir les maux de l’esprit. Dans le silence de la nuit, à la lueur des milliers de lumières de La Mecque, le croyant peut trouver la paix en se réfugiant dans sa foi, loin du tumulte du waswas.

L’ignorance et la stigmatisation du waswas peuvent souvent aggraver la situation pour ceux qui en souffrent. Alors que nous poursuivons cette incursion dans la nuit sacrée de La Mecque, rappelons-nous que la compréhension et la mise en lumière de problématiques telles que le waswas peuvent faire la différence dans la vie de millions de fidèles musulmans à travers le monde. Puisse ce témoignage contribuer à rompre les chaines du silence qui entourent ce phénomène et offrir aux croyants une perspective plus claire pour surmonter leur combat avec le waswas.

A lire également